Chères amies,
Ce matin, j’ai échangé avec une jeune femme adorable sur Instagram. Elle me contactait pour me parler de son sac YEBA qu’elle avait commandé et qui symbolisait tant à ses yeux.
De là, nous en sommes arrivées à échanger sur moi, Yeba.
Cette lettre devait parler d’un tout autre sujet, mais ses mots m’ont touchée.
Alors, en ce dimanche calme et ensoleillé, tapie dans le fond de mon canapé, j’ai envie d’improviser et de vous parler d’humilité (mal placée).
Si vous êtes comme moi, parler de vous n’est jamais simple.
Surtout en public.
Pour ma part, ce n’est pas juste un petit inconfort… c’est gênant voire douloureux.
Presque contre-nature.
Je vous en parle, parce que cette sensation, je sais qu’elle est partagée.
Je me trompe ?
Je le sais parce que je suis entourée de femmes brillantes, talentueuses, authentiques — qui évoluent dans l’ombre, alors qu’elles pourraient briller bien plus fort si seulement elles ne se l’interdisaient pas.
Des femmes qui préfèrent laisser leur travail, leurs réalisations, leur expérience parler pour elles, plutôt que de se mettre en avant, se promouvoir en se vantant sur toutes les plateformes inimaginables ou à la moindre occasion qui se présente à elles.
Pour elles, le talent finit toujours par être récompensé.
C’est beau. Mais c’est aussi naïf que dangereux d’en être si fermement convaincues.
Pour certaines, c’est une question de principe ou d’éducation.
Pour d’autres, rongées par le doute, engluées dans un sentiment d’illégitimité permanent, elles ont simplement fini par ne plus voir, à tort, à quel point elles étaient exceptionnelles.
Cela me rend folle.
Et pourtant… je fais pareil.
Dans la vie comme sur les réseaux sociaux.
Comme la plupart des intellectuels et des talents pleins d’humilité que je connais.
Ceci est bien une invitation à briller.
Il faut bien se l’avouer chères amies :
Notre travail, aussi excellent et qualitatif soit-il, ne suffit plus à lui seul à nous mener là où nous méritons d’aller.
Et dans le monde dans lequel nous évoluons, croire le contraire revient à se condamner à l’oubli ou l’indifférence.
Le monde a changé. Aujourd’hui on valorise ceux qui prennent la parole.
Qui osent se montrer — même si leur travail est, soyons honnêtes, loin d’être exceptionnel.
Pendant que vous, vous peaufinez chaque détail avec soin, ce sont souvent les voix les plus sûres d’elles, les plus omniprésentes (mais pas forcément plus compétentes) qui attirent les opportunités, les postes, la lumière à elles.
Et il y a urgence, croyez-moi.
Il n’y a pas si longtemps, j’ai donné une petite conférence sur l’entrepreneuriat.
À la fin, le journaliste m’a dit : « Vous êtes très inspirante »
Et un peu plus tard dans la soirée (un verre de mousseux à la main), il m’a avoué que si une amie ne m’avait pas chaleureusement recommandée, il ne m’aurait jamais invitée à son micro… 1,5K followers sur Instagram et tout aussi peu sur LinkedIn. Qu’avais-je fait toutes ces années? Pas très intelligent de négliger mon « personal branding » avait-il faussement ri.
Je me suis sentie “insignifiante”.
Presque honteuse.
Mon visage fendu par un léger sourire forcé.
Et pas plus tard que cette semaine, alors que je présentais un plan de stratégie de marque pour une amie Partner dans un grand cabinet, elle s’est exclamée tout d’un coup en me coupant la parole :
« Tu as une véritable expérience à valoriser. Il te manque juste l’autorité. Tu devrais vraiment te mettre davantage en avant. »
Le message était clair.
Le problème n’était pas ma compétence, mais ma visibilité.
Je me suis trop longtemps cachée derrière ma marque.
Et sans le vouloir, peut-être avais-je mis en péril mes prochaines avancées.
Et vous? Derrière quoi vous cachez-vous?
Parce que la couverture d’un livre compte tout autant que son contenu.
Je vous vois déjà froncer les sourcils. Vous qui pensez :
« Yeba, je ne cours pas après les followers. »
Et je vous comprends. J’ai longtemps pensé comme vous.
Mais laissez-moi vous dire une chose :
Aujourd’hui, votre influence — vraie ou supposée — est utilisée par tous pour jauger votre valeur. Même si ce chiffre, pure “vanity metric” ne dit pas grand chose de vous, en réalité.
Je connais des influenceurs qui ont des centaines de milliers d’abonnés qui peinent à vivre décemment. Et que dire de ces entrepreneurs devenus influenceurs pour sauver leur activité qui se sont créés un personnage à mille lieues de qui ils sont vraiment.
Et vous et moi, ne voulons pas être associés à cela.
Je l’entends.
Je le comprends.
Il va cependant falloir considérer la question, car cette humilité mal placée et parfois arrogante à terme nous coûtera à nous, nos rêves, notre réussite.
Voyons les choses autrement :
Saviez-vous que, dans les tribunaux, les jurés sont plus indulgents envers les personnes perçues comme attirantes ?
C’est pareil à l’embauche : les recruteurs ont souvent un biais inconscient pour les visages « présentables ».
Ce n’est pas juste.
Mais l’esprit humain est ainsi fait.
Il associe inconsciemment beauté et valeur, influence et légitimité.
Et aujourd’hui, dans notre monde digital, le nombre de followers, d’abonnés fonctionne de la même manière.
Ça ne devrait rien dire de nous.
Et pourtant, ça influence tout.
C’est la première chose que l’on regarde quand on arrive sur votre page.
Ça colore tout ce que l’on perçoit de vous ensuite — vos idées, vos offres, votre légitimité.Que vous soyez entrepreneurs, leaders ou encore un créateur.
J’ai vu des personnes brillantes être écartées parce qu’elles n’étaient pas « assez visibles ».
J’ai vu des projets magnifiques battre de l’aile par manque de visibilité.
J’ai vu des talents bruts s’éteindre parce qu’ils n’ont jamais réussi à atteindre les 10K abonnés que les maisons d’édition, les producteurs, les agents leur réclamaient.
Pour vous dire à quel point c’est critique, j’ai une connaissance très influente, avec des millions d’écoutes sur son podcast qui m’a refusé une interview sur mon podcast, parce qu’il était trop peu écouté. Mais ça, elle n’a pas osé me le dire.
Alors non, ce n’est pas une question de bien ou de mal.
C’est une question de réalité.
Et dans cette réalité, on juge encore un livre à sa couverture.
Alors si vous êtes déjà un livre précieux, profond, intéressant… pourquoi ne pas lui offrir une couverture à sa hauteur ?
Je dis “vous”, mais je m’inclus moi aussi.
Ce que je nous souhaite, c’est d’être vues pour qui nous sommes vraiment.
Pas pour être validé.e.s, mais pour ouvrir des portes qui nous reviennent déjà.
Parce que oui, nos histoires méritent d’être racontées.
Et nos accomplissements peuvent inspirer bien plus que vous ne l’imaginez.
Partager, ce n’est pas trahir notre humilité.
C’est faire justice à notre parcours.
La semaine prochaine, je commencerai à nouveau à partager sur instagram,
petit à petit. Parce que le nouveau projet que je prépare, c’est justement pour vous aider à prendre votre place avec justesse, en alliant visibilité et alignement.
Et imaginez, si le nombre de personnes qui me lisent ici trouvaient le chemin de mes posts, j’aurais des milliers de likes sur @yebaolaye.
Pour terminer, j’aimerais remercier Vanessa qui inspiré cette lettre ce matin et d’autres, comme elle, qui me rappelez à l’ordre, qui me rappelez à quel point se rendre visible, c’est aussi trouver sa communauté et créer des liens qui transcendent tout.
Merci infiniment.
Yeba
«Yeba, Je me dois de rappeler que tout ce que vous avez fait compte, a compté et comptera TOUJOURS.
Votre marque m’a inspiré à des moments où moi-même je doutais dans mon chemin de vie et surtout pour mon chemin entrepreneurial.
J’adore votre nouvelle aventure, et que vous ayez misé sur l’écriture et la parole pour votre prochaine étape. Je suis sûre et certaine que vous y rencontrerez le même succès qu’avec la marque de sac! Et ce succès, il n’y a que VOUS qui le définissez pas nous.
On vous suivra quoiqu’il arrive, puisqu’on sent l’authenticité et la vulnérabilité que vous osez partager avec nous en tout cas c’est ce que moi je vais faire.